À une vingtaine de kilomètres au nord de Paris, le village d'Auvers-sur-Oise a su échapper à l'urbanisation folle de l'Île-de-France. Dans cette bourgade du Vexin planent encore l'ombre de Van Gogh... et des odeurs d'absinthe.

Tant pis si le ciel n’est pas vraiment bleu, la visite d’Auvers-sur-Oise n’en sera que plus réaliste avec son ambiance qui rappelle tellement le temps où, dans la maison du docteur Gachet, Vincent Van Gogh brossait ses premiers tableaux. Devenue un musée, la maison du médecin, collectionneur et artiste lui-même, est pourtant d’un aspect assez ordinaire. C’est là que Camille Pissarro, Paul Cézanne puis Vincent Van Gogh trouvèrent le gîte et de quoi peindre dans un petit atelier sous les toits. La maison, que l’on peut visiter, abrite encore la presse à bras qui servait au tirage des eaux fortes et aussi des éléments qui figurent sur les toiles de Van Gogh, comme la table vermillon du Portrait du docteur Gachet. Les pièces ont gardé leurs papiers peints d’origine et les pots de pigments sont encore alignés sur les étagères...

Il faut aussi voir l’Auberge Ravoux, appelée ici la “Maison de Van Gogh”, là où, dans la chambre 5, il vécut ses derniers jours. Dans ces quelques mètres carrés sous les combles plane encore l’âme de Vincent et résonnent les propos qu’il tenait à son frère Théo : “Un jour ou un autre, je crois que je trouverai moyen de faire une exposition à moi dans un café !”

Dans les pas de Van Gogh toujours, une visite s’impose au musée de l’absinthe. Elle nous plonge dans l’univers de la “fée verte”, véritable muse de tous ces artistes, présente dans tous les grands mouvements artistiques et poétiques de cette époque. C’est au fond des cafés que Manet, Degas, Van Gogh, Toulouse-Lautrec et plus tard Picasso trempaient leurs lèvres dans cet alcool maudit pour y chercher l’inspiration. Gravures, eaux fortes et lithographies nous montrent l’influence de ce fameux spiritueux sur le monde des arts.

Sur les pas des Impressionnistes
Autre visite à ne pas manquer : celle du château d’Auvers, qui permet une immersion dans le Paris des impressionnistes. Le parcours scénographique “Voyage au temps des impressionnistes” nous replonge dans le monde du baron Haussmann, des cafés-concerts et des trains à vapeur. À lui seul, le château construit au 17e siècle pour un banquier italien de la suite de Marie de Médicis, vaut le détour.

Enfin, le musée Daubigny présente, selon la saison, des expositions souvent très bien montées. Le troisième dimanche de chaque mois est organisée une visite guidée “Sur les pas des impressionnistes” (6 € pour les adultes) qui, pendant une heure et demie, va du chemin des peintres aux berges de l’Oise. Avec de jolies vues sur le clocher de l’église d’Auvers, l’un des plus célèbres du monde depuis que Van Gogh l’a immortalisé. Et, pendant l’été, une “croisière impressionniste” d’une durée de 90 minutes permet de se promener sur l’Oise, tout en grignotant son pique-nique.

Renseignements à l’office du tourisme d’Auvers-sur-Oise : 01 30 36 71 81 et contact@tourisme-auverssuroise.fr.

Livre La France compte 55 000 clochers, dont quatorze figurent parmi les 28 plus hauts d’Europe. Dans  “La France des clochers” (Éditions Télémaque, 26,50 €), l’historien Pierre Montagnon éclaire cette riche facette de notre patrimoine architectural. L’esprit de clocher, version historique. Passionnant.

© D.R.