À voir pendant l'été :
Haute couture, civilisations, tatouages et masques africains
Damien Regis
Kiné actualité n° 1412 - 09/07/2015
Au musée du Quai Branly
Les Maîtres de la sculpture de Côte d’Ivoire
Somptueuses ou simplement émouvantes, les quelque deux cents pièces provenant du MoMA de New-York, de la Fondation Barbier-Mueller ou du musée de Zurich, réunies au musée voulu par Jacques Chirac, montrent à qui en douterait encore la puissance et le talent des artistes africains.
D’inspiration baoulé, gouro, sénoufo ou yaouré, chaque objet évoque avec puissance, réalisme et souvent sensualité les réalités de toutes ces cultures africaines. Statues, masques ou objets usuels sont de véritables petits chefs-d’œuvre. La signification rituelle, sociale, spirituelle ou religieuse de chaque sculpture va parfois jusqu’à disparaître derrière la force de la représentation. Le couple de figurines tugubélé au dos cambré, venu du pays sénoufo, en est un parfait exemple.
Tatoueurs tatoués
Ainsi que le dit l’affiche, cette exposition sur le tatouage fait… couler beaucoup d’encre ! Elle remonte aux sources de ce phénomène et explique son renouveau, aujourd’hui mondialisé. Issu des cultures asiatique, africaine et océanienne, le tatouage était d’inspiration rituelle et réservé à certains peuples dits primitifs. Il accompagnait les individus aux différentes étapes de leur vie et permettait leur intégration dans la communauté. Le voici qui a envahi la planète comme un ornement corporel, souvent identitaire, qui séduit tant les hommes que les femmes.
"Portrait de Maras", par Isabel Muños, 2006. 100 x 45 cm. |
Le travail des ethnologues et des anthropologues se conjugue avec celui des artistes tatoueurs. L’émergence de styles syncrétiques chez les maîtres du tatouage à travers et au-delà les continents est ici parfaitement expliquée et illustrée. Curieux toujours et déroutant parfois !
“Sculpteurs de Côte d’Ivoire” jusqu’au 26 juillet “Tatoueurs tatoués” jusqu’au 18 octobre Musée du quai Branly 37, quai Branly 75007 Paris Tél. : 01 56 61 70 00 et www.quaibranly.fr |
Au Grand Palais
Jean Paul Gaultier au fil du temps
On y trouve une séduisante collection de créations inédites du grand couturier datées de 1970 à 2013. Croquis, modèles, défilés, extraits de film… tout cela est chic et très féminin mais montre aussi la place du costume dans la société du paraître ! Ce parcours-chiffon bénéficie de l’apport très créatif de la compagnie théâtrale avant-gardiste de Montréal UBU qui anime les mannequins selon un procédé technologique novateur. Ça décoiffe !
Campagne publicitaire pour la collection “Hommage à Frida Kahlo. Prêt-à-porter femme printemps-été 1998. Direction artistique et photographie : Jean Paul Gaultier. |
Jusqu’au 3 août 3, av Eisenhower 75008 Paris Tél. : 01 44 13 17 17 et www.grandpalais.fr |
Au MuCEM de Marseille
“Migrations divines” ou les dieux sans frontière
Magistrale leçon d’histoire antique au majestueux Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (MuCEM) de Marseille. Cette exposition, organisée avec la Fondation Gandur pour l’Art de Genève, est une plongée très bien mise en scène dans la riche histoire des grands polythéismes antiques.
À travers une passionnante collection d’œuvres et d’objets archéologiques exceptionnels, le visiteur revit la façon (pas toujours pacifique) dont les grands bassins de culture se sont croisés, enrichis, répondus ou opposés au sein du bassin méditerranéen. Une façon de faire revivre le dialogue entre les panthéons grec, romain et égyptien et leur questionnement sur les finalités de l’existence.
Portrait masculin du Fayoum, Egypte, Empire romain, II siècle apr. J.-C., bois peint, or, lin et stuc. Dimensions : 45 x 37 x 12,5 cm. |
Jusqu’au 16 novembre 7, promenade Robert Laffont 13002 Marseille Tél. : 04 84 35 13 13 et www.mucem.org |
© Museum Rietberg Zürich, photo: Rainer Wolfsberger.
© Serie Maras, 2006. Isabel Muñoz
© Jean Paul Gaultier.
© Fondation Gandur pour lʼArt, Genève. Photographe : André Longchamp