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Dans la région des Lothians : Édimbourg, la belle médiévale

Damien Regis
Kiné actualité n° 1378 - 23/10/2014

Son architecture, son histoire et l'ambiance qui y règne font d'Édimbourg l'une des plus attachantes cités britanniques. Et aussi l'une des plus typiques de la vieille Europe, construite sur un ancien volcan. On en revient comme d'un voyage lointain.

Pierres taillées et roches brutes noircies par les ans, la fière silhouette d’Old Town (la vieille ville) domine le paysage et le dédale de ses ruelles ne laisse aucun choix au visiteur, immédiatement plongé dans une atmosphère médiévale unique. Quelques beaux jardins surprennent dans cet écrin de pierres sombres qui valut à Édimbourg, entre autres surnoms, celui de Old reekie, “la vieille enfumée”, du fait des fumées qui s’échappaient des nombreuses cheminées et formaient un nuage autour de la ville.

Chaque escalier, chaque ruelle, chaque placette pavée raconte une page d’histoire de cette cité offerte aux vents d’Est et aux assauts de la Mer du Nord. Et chaque printemps, les pentes de la légendaire colline Arthur’s Seat (le siège d’Arthur), tant de fois filmée au cinéma, se couvrent de l’or de milliers de jonquilles. Le château d’Édimbourg, le célèbre Castle Rock, reçoit plus d’un million de visiteurs chaque année. Son histoire se confond avec celle de l’Écosse. Et depuis ses remparts se découvrent toute la ville et ses environs bucoliques. Dans ce bâtiment imposant, construit aux 15e et 16e siècles, sont conservés les portraits de tous les grands acteurs du pays. Cette impressionnante collection de tableaux (un peu austère) mène à la chambre forte où sont soigneusement conservés les joyaux de la couronne d’Écosse. Celle-ci, fabriquée en 1540 avec les kilos d’or de celle de Robert 1er d’Écosse, ainsi que le sceptre et l’épée sont protégés dans cette chambre depuis 1707 et l’Acte d’Union avec l’Angleterre.

Les fantômes d’Old Town

 De l’autre côté de la Place d’armes, le Great Hall servait de salle de cérémonies pour le roi Jacques IV dans la seconde moitié du 15e siècle avant d’accueillir le Parlement écossais jusqu’en 1639. Il faut en faire la visite, essentiellement pour l’admirable charpente qui date de cette époque. Les combles du Great Hall servirent longtemps de prison, d’où la présence de nombreux graffitis laissés sur ses murs par les détenus.  Tout à fait en haut de Castle Rock se trouve la construction la plus ancienne d’Édimbourg, la petite chapelle Sainte Margaret, construite vers 1130. Près d’elle est exposé un énorme canon dont le fût éclata après avoir tiré une salve pour annoncer, en 1681, la naissance du futur roi Jacques VII d’Écosse. À proximité, chaque jour, sauf les dimanches et jours fériés, un garde tire un coup de canon à 13 h… simplement pour indiquer l’heure ! Pour descendre du quartier du château, on emprunte la célèbre Royal Mile, la vieille rue pavée bordée de pubs, de tavernes et d’édifices historiques, ainsi nommée car elle mesure un mile (et 107 yards), soit 1 705 m. Daniel Defoe en parle dans Robinson Crusoé comme de “la plus grande, la plus longue et la plus ravissante rue du monde”. La partie haute est dominée par la belle flèche médiévale en forme de couronne de la cathédrale Saint-Gilles (visite recommandée).

La cathédrale Saint-Gilles. 

Royal Mile est découpée en quatre sections assez distinctes qui permettent de regrouper les monuments. Par exemple, Canongate tire son nom de la présence des chanoines augustiniens dans l’abbaye de Holyrood. À partir du 16e siècle, ce quartier regroupa les aristocrates de la ville, d’où la présence de demeures à l’architecture particulièrement riche et raffinée. Le promeneur qui flâne dans les rues de Old Town s’engage dans un labyrinthe de passages obscurs et de salles voûtées dont les Édimbourgeois affirment qu’ils sont hantés, aujourd’hui encore ! Ces lieux humides furent longtemps des taudis où les pauvres s’entassaient, dans un univers sordide de crasse, de délinquance et de crime. Nombreux sont les chants populaires et les légendes qui racontent la vie dans ce quartier au 19e siècle.

Des festivals toute l’année

Il faut prendre deux heures pour faire la visite du Royal Museum of Scotland, qui permet de remonter le temps avec l’aide de collections remarquables. Toute l’histoire tumultueuse de l’Écosse, la fierté de son peuple, et les traditions et légendes y sont présentées de façon passionnante. Mais ce qui caractérise surtout la ville d’Édimbourg, ce sont ses fêtes et festivals qui se succèdent tout au long de l’année, au point qu’elle en est considérée comme la capitale mondiale. Dans une ambiance bon enfant, les pubs et les auberges débordent de musique et de chants. Tout devient prétexte à rire et à s’amuser, même si les thèmes des différentes manifestations sont hautement culturels. Le plus réputé de ces festivals est le Hogmanay qui, du 30 décembre au 1er janvier, permet d’enterrer l’année et de saluer l’an neuf dans une débauche d’animation, de défilés et de feux d’artifices géants. On y boit beaucoup, sans doute pour conjurer le froid et le vent car la plupart des festivités se déroulent dans les rues de la vieille ville, majestueusement illuminées. Les fêtes de Hogmanay, qui rassemblent plusieurs centaines de milliers de personnes, sont considérées comme l’une des plus grandes manifestations du Nouvel An au monde.

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