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Les délais moyens de consolidation des fractures de l’adulte

Membre supérieur

Suite à une fracture, le médecin va vous proposer soit un traitement orthopédique (une immobilisation par un plâtre, une résine ou  une attelle) soit  un traitement chirurgical (une opération) suivi éventuellement d’une immobilisation ou d’un temps où l’appui n’est pas autorisé ou seulement partiellement  si la fracture concerne les jambes.

Bien qu’il soit primordial que chacun connaisse les délais moyens de consolidation osseuse, nous devons garder à l’esprit qu’il n’existe pas de parallélisme entre ces délais et ceux d’une éventuelle immobilisation.

Celle-ci se limite dans la plupart des cas à la phase d’engluage du tissu osseux, donc avant la consolidation complète.

Il faut en effet retenir que l’immobilisation d’une fracture doit être rigoureuse pour obtenir une consolidation convenable, mais aussi d’une durée “raisonnable” car :

- la fréquence de certaines complications augmente de manière exponentielle avec la durée d’immobilisation (fonte musculaire, raideur articulaire, perturbations sensori-motrices) ;

- les contraintes biomécaniques liées à l’appui et aux contractions musculaires sont favorables à la consolidation osseuse si ces contraintes sont « raisonnables ».

Le diagnostic de fracture est posé suite à un examen clinique précis complété par des radiographies.

Le délai moyen de consolidation (tableaux I et II) est un guide pour le masseur-kinésithérapeute et il permet d’introduire des techniques kinésithérapiques plus contraignantes à partir des dates de consolidation qui doivent correspondre à une consultation médicale de contrôle avec des radiographies.

Tableau I
Délais moyens de consolidation des fractures du membre supérieur chez l’adulte

Tableau II
Délais moyens de consolidation des fractures du membre inférieur chez l’adulte

Avant la consolidation, le kinésithérapeute va vous apprendre à :

- Surveiller les signes de compression sous plâtre ;
- Placer régulièrement la jambe ou le bras en déclive pour diminuer l’œdème ;
- Réaliser des contractions musculaires sous le système d’immobilisation (plâtre ou attelle) ;
- Béquiller sans appuyer sur votre jambe ;
- Monter et descendre les escaliers ;
- Revoir avec vous un chaussage adapté anti-dérapant et confortable comme des chaussures de sport.

Il va également, avec vous, bouger les articulations non blessées, faire travailler vos muscles.
Le travail musculaire en poutre composite demeure la technique de choix.

Après la consolidation, et  avec l’aval du médecin, la kinésithérapie va être intensifiée.

Pour une jambe :
L’appui va être repris progressivement sur 3 à 4 semaines en fonction de votre poids et du type d’intervention. Cette reprise d’appui peut se faire sur un plan incliné, sur des balances ou encore en balnéothérapie.

Le kinésithérapeute corrige vos boiteries, renforce vos muscles et vous aide à récupérer les mouvements de vos articulations. Un travail de l’équilibre est également réalisé.

Les cannes sont sevrées progressivement en fonction de la qualité de votre récupération. Elles sont d’abord retournées (pour éviter de se pencher sur une seule canne) puis retirées.

Pour un bras :
La levée de l’immobilisation se fait progressivement. Le kinésithérapeute va mobiliser les articulations pour récupérer les amplitudes, solliciter vos muscles et vous proposer des exercices à faire seul à la maison.

Les activités fonctionnelles sont également travaillées en corrigeant les compensations.

Quel que soit le type d’atteinte, la récupération prend en moyenne deux à trois mois après la consolidation !

© A. Q.

Auteur : Aude Quesnot