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Coiffe des rotateurs et kinésithérapie

Membre supérieur

La coiffe des rotateurs est l’ensemble des petits tendons qui « coiffent » la tête humérale et qui passe dans un petit espace (espace sous-acromial) limité en haut par un os (l’acromion) et un ligament qui a tendance à se rigidifier avec l’âge (le ligament acromio-coracoïdien). Le conflit sous-acromial peut s’expliquer soit par une mauvaise attitude récurrente (épaules enroulées) soit par un acromion qui « s’épaissit » (acromion agressif ou acromion barbu) et qui va donc agresser cette coiffe et la bourse qui la protège (bursite). Voir figure 1.

Epaule

Figure 1
Les tendons de la coiffe des rotateurs et l'espace sous acromial "zone de conflit".

Cette tendinopathie peut évoluer en tendinopathie calcifiante (calcification).

Cette pathologie peut avoir pour origine un geste répétitif (sport ou travail) ou un traumatisme. Elle peut aussi être d’origine dégénérative (« vieillissement » du tendon) ce qui implique une augmentation du risque avec l’âge.

Près de 2 personnes sur 3 souffrent de l’épaule à un moment de leur vie. Il s’agit dans 80 à 90% des cas de douleurs de coiffe pouvant aller de la simple tendinite (tendinopathie ou tendinose) à la rupture de coiffe, associé ou non à un conflit sous-acromial.

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Les douleurs sont le plus souvent d’apparition progressive et s’installent avec le temps. Elles sont généralement localisées sur la face antéro-latérale du bras (sur le côté du bras et légèrement en avant) et peuvent descendre jusqu’au coude. Elles sont d’abord négligées par le patient car s’estompent à l’échauffement, puis deviennent plus persistantes et apparaissent en cas de fatigue et en fin de journée. Elles évoluent et finissent par vous réveiller la nuit (« élancement » dans le bras) et perturber votre sommeil, empêchant généralement de se coucher sur cette épaule.

Le patient ressent une diminution de la force, a des difficultés à lever le bras au-dessus du niveau des épaules et ne peut tenir longtemps les bras en l’air.

Il devient rapidement difficile de réaliser les mouvements sur le côté (« ticket de péage ») et vers l’arrière.

D’autres activités, telles que le tricot ou l’utilisation de la souris de l’ordinateur, sont néfastes et douloureuses.

Le diagnostic est posé suite à un examen clinique présentant quelques tests pouvant être légèrement douloureux. Il est généralement confirmé par une échographie (figure 2) ou un arthro-scanner (figure 3) qui précise la nature et la localisation exacte de la lésion, ainsi que le nombre de tendons atteints.

Radio Radio
Figure 2
Echographies des tendons de la coiffe

Radio

radio

Figure 3
arthro-scanner de l'épaule

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Le traitement kinésithérapique se compose essentiellement de mobilisations spécifiques du complexe de l’épaule (humérus, omoplate, clavicule et colonne cervico-dorsale) et d’exercices dirigés permettant d’assouplir les articulations, d’étirer les muscles contracturés ou rétractés et de renforcer les muscles faibles ; le but est de restituer des mobilités fonctionnelles, permettant au patient de retrouver une utilisation indolore de son membre supérieur.

Le kinésithérapeute peut choisir de compléter ce traitement par l’utilisation d’appareils de physiothérapie (ultrason, électrothérapie, cryothérapie, ondes de choc…)

L’ensemble de cette rééducation doit être conduite sans douleur.

Le traitement kinésithérapique s’accompagne généralement d’un traitement médicamenteux :

  • Antalgiques de classe I (paracétamol) ou II (opioïdes)
  • Anti-inflammatoires non-stéroïdiens, Anti-inflammatoires stéroïdiens
  • Infiltration
  • PRP (Plasma riche en plaquette)
  • Visco-supplémentation (si arthrose associée)

L’ensemble des positions, mouvements ou activités provoquant la douleur sont strictement proscrits, notamment les gestes en élévation, les gestes vers l’arrière et les gestes répétitifs. En effet, la douleur auto-entretient le cercle vicieux dans lequel le patient est enfermé (figure 4).

Figure 4
Cercle vicieux de la douleur

Il est déconseillé de porter des charges lourdes et de dormir sur l’épaule pathologique.

Des exercices d’auto-rééducation pluriquotidiens sont préconisés dès le début de la rééducation. Ceux-ci permettent au patient de s’investir et s’approprier sa rééducation, de lui faire prendre conscience de sa posture et de son état de tension, de le soulager des douleurs et de stabiliser le résultat acquis durant la séance.

Pour un résultat optimal ces exercices devront être de courte durée, mais répétés fréquemment dans la journée.

Ces exercices s’accompagneront de glaçage du moignon de l’épaule (2 à 3 fois par jour, pendant trente minutes), par utilisation de cold-pack ou vessie de glace, sans oublier de protéger la peau.

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Auteur : Sébastien GUÉRARD - MK libéral, Perpignan - Membre de la Société Française de rééducation de l'épaule