Au long cours
Christophe Dauzac
Kinésithér Scient 2017,0587:01 - 10/05/2017
Pas vraiment paralysé, mais les mouvements entravés par des automatismes qui perdent la mémoire... Ces symptômes, les patients atteints de la maladie de Parkinson les connaissent trop bien. Découverte en 1817 par James Parkinson, the shaking palsy, la paralysie agitante, conserve au 21e siècle ses signes cardinaux : le tremblement, la rigidité, l’akinésie et l’instabilité posturale. Ils n’ont pas changé.
On ne la guérit pas mais, heureusement, la maîtrise de son évolution connaît des progrès. Tout le monde y participe : le patient lutte au quotidien et coopère ; les aidants accompagnent, tout comme les professionnels de santé.
Cette année, dans le cadre de la journée mondiale, l’Association France Parkinson a organisé des événements d’envergure pour permettre de mieux comprendre ceux qui sont touchés et changer de regard sur la maladie. Le grand public se sensibilise petit à petit.
Cette longue histoire a débuté il y a 200 ans, de grands noms et de nombreuses spécialités ont complété l’approche clinique initiale ; un organe responsable de tout mérite bien cela !
Les travaux de Charcot et Vulpian, réunis dans les Leçons cliniques sur les maladies du système nerveux, les études de Bourneville et Guérard sur la sclérose en plaques, ont contribué à décrire de manière complète la maladie de Parkinson. La deuxième étape, neuropathologique, a décrit les premières constatations anatomiques. Les lésions principales se situent dans les noyaux gris centraux ; c’était au début du siècle dernier.
L’approche neurophysiologique et ses tentatives neurochirurgicales, dès 1940, ont suivi ; des destructions expérimentales des différentes structures grises centrales ont permis une meilleure compréhension des zones impliquées. L'étape biochimique et les progrès de la neurochimie ont aidé à une meilleure connaissance du rôle d'autres neurotransmetteurs, ce qui a permis de nombreuses applications thérapeutiques médicales.
Les indications médicamenteuses sont subtiles ; le manque de dopamine est pallié par des substances qui miment son action ; d’autres substances se transforment en en dopamine ou encore bloquent sa dégradation.
Les avancées et les progrès feraient très certainement changer d’avis Charcot, qui observait que la maladie de Parkinson (qu’il a lui-même définie) était une affection « implacable par excellence, qui laisse vivre mais ne guérit jamais, ne s’améliore même jamais. ». La grande avancée qu’est la stimulation cérébrale profonde, en tant que technique thérapeutique, n’est plus expérimentale. Elle associe désormais le kinésithérapeute, au bloc opératoire, qui soutient et soulage les patients parkinsoniens, et anticipe ainsi la prise en charge post-chirurgicale.
Des journées mondiales et une association française dynamique ne seront pas de trop pour venir à bout de ce syndrome cérébral qui touche plus de 200 000 personnes en France. Ce sont les avancées de la recherche qui ont permis des améliorations considérables des traitements. Un jour, la vie des patients cessera donc d’être empoisonnée.
À propos de France Parkinson France Parkinson (www.franceparkinson.fr) a été créée en 1984 par le Pr Yves Agid, neurologue à l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière. L’Association a pour objet de faciliter les échanges entre les malades et leurs familles, de les informer, de faire entendre leurs voix auprès du grand public, des Pouvoirs publics et des médias. Elle réunit 70 comités locaux, plus de 450 bénévoles et 10 000 adhérents et donateurs. Reconnue d’utilité publique en 1988, l’Association n’a cessé de développer ses activités pour les malades et ses actions pour financer la recherche. |
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