L'année de la femme
Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1481 - 16/03/2017
Il faudrait qu’on m’explique pourquoi il n’y a pas 182,5 journées de la femme par an (183 les années bissextiles). Ça rime à quoi de réclamer l’égalité entre hommes et femmes un seul jour par an ? De cantonner la défense des droits de la femme au 8 mars ? Ce serait mieux d’intégrer la lutte pour cette noble cause dans nos habitudes quotidiennes, comme le propose ce collectif de sept directeurs et directrices d’hôpitaux qui a formulé 21 propositions pour mettre en œuvre une égalité réelle entre hommes et femmes à l’hôpital, en particulier pour ce qui concerne la gestion des carrières et la maternité (lire p. 13).
Plutôt que de marquer le coup le 8 mars, je préfère mettre en avant le travail de l’équipe du cabinet “Femina 375”, à Marseille, entièrement dévouée à la prise en charge des femmes souffrant de troubles périnéo-sphinctériens ou atteintes d’un cancer dans leur globalité (lire p. 18-19). Suivre une chimiothérapie ou être opérée, c’est seulement une étape. Celle d’après, c’est renouer avec son corps, son image, sa féminité, son désir sexuel…
En matière de parité, bien souvent, l’incitation ne suffit pas. Le gouvernement a donc opté pour la contrainte : en application de la “loi du 4 août 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes”, une ordonnance parue le 17 février dernier fixe de nouvelles règles de parité au sein des ordres professionnels. À partir des prochaines élections, qui auront lieu cette année, pour votre profession, la parité doit être totale, à tous les échelons : départemental, régional et national. Chez les kinésithérapeutes, on a pris de l’avance puisque le CNOMK est déjà présidé par une femme, Pascale Mathieu. Mais il va falloir aller plus loin. Concrètement, lors des élections départementales, au mois de mai, vous voterez pour un “ticket” homme/femme. Ne reste plus qu’à trouver un nombre suffisant de volontaires (avec un “e”). Bon courage !
© D.R.