L'hôpital public dans la rue
Alexandra Picard
C'est un ras-le-bol généralisé qu'a exprimé la fonction publique hospitalière hier à travers une manifestation nationale organisée à Paris et une journée de grève. Entre 10 000 (selon la police) et 40 000 (selon les organisateurs) personnes ont battu le pavé et tenté de faire entendre leurs revendications auprès du ministère de la Santé, peu enclin aux concessions.
En parallèle de la manifestation, avec un cortège qui a cheminé de la place Denfert-Rochereau aux Invalides, à Paris, et une quarantaine d'autres rassemblements dans toute la France, une délégation constituée de représentants de trois syndicats (CGT, FO et Sud) a été reçue au ministère de la Santé. Durant l'entrevue, ils ont fait savoir que la fonction publique hospitalière souhaitait d'une part "l'abandon de la territorialisation de l'offre de soins, des groupements hospitaliers de territoire (GHT) et des restructurations", et d'autre part qu'ils aimeraient "disposer de plus de moyens humains et financiers", avec "un arrêt de la suppression des lits mais aussi des postes" et de "vraies négociations sur les carrières et les grilles indiciaires".
Des attentes qui semblent laisser de marbre le ministère de la Santé."On espérait des annonces fortes, mais il n'y a presque rien de neuf", déplorait à la sortie Mireille Stivala, secrétaire générale de la CGT. "Le ministère s'est dit prêt à regarder certains régimes indiciaires" et "certains aspects de la catégorie C concernant en particulier les aides-soignants", mais "s'il pourrait s'agir de revaloriser la prime Veil de 15 € ou encore les indemnités de nuit", à ce stade, "rien de très précis" n'a été arrêté.
Un collectif infirmier composé d'une quinzaine d'organisations, qui a participé à la manifestation, a adressé 10 propositions aux aux candidats à la présidentielle. Après avoir rencontré l'équipe de François Fillon, il s'apprête à faire de même avec Catherine Lemorton, qui conseille Benoît Hamon sur les questions de santé.