Vu d'ailleurs
Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1475 - 02/02/2017
Lorsque j’étais étudiante, j’appréciais beaucoup le fait que 40 % de ma promotion soit composée de jeunes venus du monde entier : Anglais, Américains, Italiens, Allemands, Syriens, Turcs… Cela apportait une véritable bouffée d’air frais dans cette “grande école” typiquement française où j’ai passé quelques années. Sur bien des sujets, cela m’a conduite à sortir de mon schéma de pensée franco-français et à envisager les choses différemment. Cela s’avère très enrichissant, si l’on accepte de changer de point de vue. C’est l’une des raisons pour lesquelles à Kiné actualité, nous suivons avec attention tous les projets à l’international portés par l’IFMK d’Assas, qui incite ses étudiants à voyager, qui les encourage à voir du pays avant de visser leur plaque. C’est l’une des raisons pour lesquelles je me suis immédiatement inscrite à la conférence qu’organisait cette école le 18 janvier, avec comme intervenant principal un Américain dont j’avoue que je connaissais seulement le nom – aperçu sur la couverture d’un livre, sur une étagère de la rédaction.
Très à l’aise à la tribune, presque “showman”, Joshua Cleland, puisque c’est de lui qu’il s’agit, était invité à s’exprimer sur le thème de l’evidence based practice (lire notre dossier p. 16 à 19). Mais alors qu’en France on pense spontanément “recherche”, “arguments scientifiques”, “études”, “université”, lui a évoqué à plusieurs reprises certains aspects économiques du sujet. Choquant ? Réducteur ? Pas du tout. Pragmatique, je dirais.
Pendant ce temps, l’Union européenne continue de déréguler, au nom de la libre circulation des personnes. Elle découpe votre profession (et d’autres) en tranches comme un saucisson, au risque de semer la confusion dans l’esprit des patients (lire p. 12).
© D.R.