Je suis d’abord restée sceptique devant l’entreprise de Philippe Croizon qui, amputé des quatre membres suite à un accident, a pris le départ du Dakar.
Je suis peu sensible aux 4x4 qui roulent à fond la caisse au milieu des dunes, encore moins au cirque médiatique qui s’est immédiatement déployé autour de lui (peut-être manquais-je d’empathie…), et sur le fond, j’avais du mal à comprendre comment on peut avoir envie de se faire aussi mal, quitte à mettre sa santé en danger.
Il roule dix à quinze heures par jour, sous une chaleur de plomb (récemment, il a passé une demi-heure à l’arrière d’un camion réfrigéré pour que sa température corporelle redescende à un niveau acceptable), sans pouvoir souffler ni se déconcentrer étant donné que c’est lui qui pilote ! Comme il est soutenu dans son projet par plusieurs kinésithérapeutes, l’une de nos journalistes s’est penchée de plus près sur son aventure (lire p. 10-11). Désormais, je comprends mieux.

Je reste également sceptique sur l’issue de vos négociations conventionnelles. Honnêtement, il y a peu de chances que vous y gagniez beaucoup. En tout cas sur le plan financier. Mais vous y gagnerez peut-être sur le plan démographique, si vous parvenez à mettre en place un système de régulation de l’installation juste et ciblé, correspondant aux besoins réels sur le terrain et qui ne vous prive pas de vos libertés fondamentales. C’est tout l’enjeu des réunions très techniques qui vont se dérouler dans les semaines à venir (lire p. 9).

En revanche, je n’ai aucun doute sur la qualité et l’intérêt de l’action de l’association Kinés du Monde. Depuis un an, nous vous proposons chaque mois un article (lire p. 14) racontant l’une de leurs missions et à chaque fois, ce sentiment se confirme. Alors n’hésitez pas à les soutenir, quelle que soit la manière !

© D.R.