«I have a dream...»
Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1472 - 12/01/2017
Une ville d’environ 10 000 habitants, un hôpital, un seul kinésithérapeute pour tous les patients. Une dame très âgée, hospitalisée pour un AVC, à qui ce dernier explique qu’il ne pourra pas s’occuper d’elle parce qu’il est débordé. Résultat : cette patiente reste allongée dans son lit, jour après jour. En guise de rééducation, quand vient l’heure du plateau repas, on demande à ses proches qui viennent lui rendre visite de l’inciter à manger avec sa main affaiblie. Je ne blâme pas ce kinésithérapeute, au contraire ! Il a bien du mérite de supporter cette situation inextricable. Je m’interroge : quand nos politiques feront-ils enfin le choix d’injecter de l’argent dans l’hôpital public, pour donner aux établissements les moyens de travailler dignement et de recruter des soignants à un salaire décent ? Je sais que l’argent ne pousse pas sur les arbres ! Je voudrais simplement que la santé devienne vraiment une priorité.
Sautons du coq à l’âne : je vous informe que vous n’avez pas le droit de pratiquer l’épilation à la lumière pulsée. Ne souriez pas, c’est illégal et certains kinésithérapeutes se trouvent actuellement en délicatesse avec la justice parce qu’ils l’ignoraient. Cette pratique est réservée aux seuls médecins esthétiques. J’attire donc votre attention sur la rubrique “Gestion du cabinet” de cette semaine (p. 24).
J’ai remarqué que beaucoup de gens ne savent absolument pas ce qu’est une “maison de santé pluridisciplinaire”. Ils imaginent une sorte d’hôpital, de SSR ou de maison de retraite, et ne se doutent pas un instant qu’il s’agit d’une structure regroupant plusieurs libéraux de santé, dont les portes leur sont grandes ouvertes. Alors n’hésitez pas à en parler avec vos patients, pour qu’ils fassent passer le message autour d’eux ! Et peut-être que le ministère, de son côté, mènera un jour une campagne d’information sur ces structures qu’il affectionne tant…
© D.R.