De la plume au hashtag #ksrevue
Aude Quesnot
Kinésithér Scient 2016,0582:01 - 10/12/2016
Je me souviens du doux crissement de la plume sur le papier, du temps passé à choisir la couleur de l’encre et du buvard indispensable... Je me souviens du bruit des touches qui frappaient le papier sur les machines à écrire de type Japy et des rubans. Je me souviens de l’écran d’ordinateur noir où nous écrivions en lettres vertes.
Les supports évoluent et l’écriture reste vectrice de nos pensées, de nos analyses, de nos conceptions, de notre professionnalisme et de notre formation. Nos champs de compétences s’étoffent. Nous sommes habilités à prendre en charge les troubles de la déglutition, à pratiquer l’hypnose, à prescrire beaucoup de choses, y compris les substituts nicotiniques.
La kinésithérapie poursuit son essor dans l’éducation thérapeutique et les maladies chroniques, dans l’utilisation de l’échographie. De nouvelles indications apparaissent régulièrement telles que dans le syndrome d’apnée du sommeil.
En parallèle, le développement de l’intelligence artificielle en santé est un enjeu clé dans la progression des savoirs, dans l’accès aux informations et aux connaissances et dans le choix de la stratégie thérapeutique. Deux géants, Google et IBM, accompagnent ce type de développements. Les outils de modélisation et de simulation se développent grâce à la réalisation de banques de données extraordinaires qui permettront aux professionnels de visualiser les résultats attendus d’une stratégie telle qu’un geste technique ou chirurgical. Je prendrai l’exemple de l’analyse du mouvement chez l’enfant IMC qui a permis de classifier et de comprendre les anomalies de la marche. Des outils de simulation permettent à ce jour de visualiser immédiatement les corrections apportées après un geste ou plusieurs gestes chirurgicaux tels que qu’un allongement des ischio-jambiers ou une ténotomie. Ces outils, encore confidentiels, sont ou seront d’une aide précieuse dans les stratégies thérapeutiques, dans la formation des jeunes professionnels, et ceci bien sûr aux bénéfices des patients.
Néanmoins, à ce jour, seuls notre analyse et notre raisonnement nous permettent de sortir d’un cadre conceptuel ou d’un paradigme qui reste une conception théorique dominante avec une notion de temporalité et de communauté scientifique donnée.
Si je poursuis l’exemple des gestes chirurgicaux du traitement orthopédique de l’enfant IMC dans le cadre de l’amélioration de la déambulation, qui, à part un clinicien dans un staff pluriprofessionnel, pourra dire « Et si l’indication était plutôt, compte tenu de son âge, la neurochirurgie ? ».
Continuons à réfléchir, à analyser et à nous enrichir d’un travail pluriprofessionnel qui sous-tend une formation régulière.
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© D.R.