Représentativité syndicale :
LA FFMKR toujours n°1
Jean-Pierre Gruest
Kiné actualité n° 1468 - 01/12/2016
Attendus de pied ferme par les trois syndicats (FFMKR, UNSMKL et Alizé) ayant déposé un dossier auprès de la Mission nationale de contrôle et d’audit des organismes de Sécurité sociale (MNC), les résultats de l’enquête de représentativité ont été annoncés aux intéressés le 24 novembre : il en ressort que, au regard des éléments recueillis, seules la Fédération et l’Union sont considérées par la DSS comme “représentatives des masseurs-kinésithérapeutes”. Ce qui signifie concrètement que seules ces deux structures seront habilitées à négocier avec les tutelles pour les cinq ans à venir. Ce sera notamment le cas lors des négociations conventionnelles qui démarreront en décembre.
La MNC s’est appuyée sur quatre critères cumulatifs, fixés par décret en Conseil d’État :
- L’ancienneté des syndicats, qui doit être supérieure à deux ans. C’est le cas des trois postulants, la FFMKR (53 ans) et l’Union (11 ans) étant déjà reconnues représentatives lors des dernières enquêtes. Alizé a 6 ans.
- L’indépendance, notamment financière. Le financement doit provenir essentiellement des cotisations du syndicat. Ce critère est parfaitement rempli pour l’ensemble des syndicats sans qu’aucun conflit d’intérêt n’ait été trouvé.
- L’audience électorale, qui est mesurée lors des élections des URPS, avec un seuil minimum de 10 % des votes exigé. Pour mémoire, les élections de décembre 2015 ont donné 44,06 % des suffrages à l’Union, 43,24 % à la FFMKR et 12,70 % à Alizé.
“Une organisation très structurée”
Le dernier critère porte sur les effectifs d’adhérents à jour de leur cotisation. Les enquêtes de représentativité ne concernant que les organisations syndicales de professionnels de santé conventionnées à l’exercice libéral, les salariés, les étudiants/internes et les retraités ont été écartés du décompte final.
Il ressort de cette enquête que, d’après les chiffres établis fin 2015, la FFMKR arrive en tête avec 4 274 cotisants libéraux, devant l’UNSMKL (3 631 cotisants) et très loin devant Alizé (305). Par rapport au nombre total de masseurs-kinésithérapeutes libéraux exerçant en France en 2015 (66 498 selon la Drees), Alizé ne représente que 0,45 % de la profession, a souligné la MNC, contre 6,42 % pour la FFMKR et 5,46 % pour l’Union. Un effectif marginal, insuffisant pour remplir le quatrième critère et convaincre les auditeurs de la représentativité d’Alizé, malgré son audience électorale.
Fort de ces résultats, le bureau fédéral a adressé à ses adhérents une circulaire dans laquelle il se réjouit que “la FFMKR reste le premier syndicat représentatif de la profession étant donné son nombre d’adhérents”. Dans leur conclusion, qui stipule que la Fédération remplit les quatre critères de représentativité, les auditeurs mettent en avant le fait que “cette Fédération repose sur une organisation très structurée”, ce qui n’a pas été le cas pour l’Union et Alizé. Une reconnaissance appréciée à sa juste valeur par le bureau fédéral, qui considère que “c’est cette organisation solide et sérieuse, qui n’aurait pas été reconnue sans le travail et l’implication sans faille de nos adhérents, qui fait la force de notre syndicat" et entend “prouver à tous les professionnels que la FFMKR et la Maison des Kinés sont là pour eux, pour leur apporter un soutien au quotidien et en cas de coups durs”.
© Braun/Istockphoto