Salon Rééduca 2016 :
La Maison des Kinés sur tous les fronts
Jean-Pierre Gruest
Kiné actualité n° 1464 - 03/11/2016
Avec plus de cinquante éditions au compteur, le salon Rééduca est fortement ancré dans le paysage de la kiné-sithérapie, avec cette année quelque 160 exposants couvrant l’ensemble des secteurs de la rééducation, du paramédical, du bien-être et de la remise en forme. Parmi ces derniers, certains sont des partenaires de longue date, à l’instar de la Maison des Kinés, sans laquelle l’événement ne serait sans doute pas le même ! Notamment du fait des traditionnelles Journées de l’Institut national de la kinésithérapie (INK), qui attirent à chaque fois de nombreux masseurs-kinésithérapeutes.
L’INK affiche complet
C’était le cas cette année, avec 150 confrères au rendez-vous pour ces deux jours consacrés au rachis. Les interventions du vendredi portèrent sur l’abord évaluatif, analytique et global, celles du samedi sur l’abord postural, fonctionnel et même… philosophique ! L’occasion d’évoquer des fondamentaux de la kinésithérapie, comme la prise en charge de la scoliose mineure et idiopathique chez l’adolescent ou les différents types de bilans, mais aussi l’intérêt de méthodes moins classiques comme Sohier, Mézières ou GDS. “Nous avons eu des retours extrêmement satisfaisants sur la qualité des intervenants et des interventions”, affirme Christian Chatry, directeur de l’INK.
Si ces Journées ont permis à l’assistance de mettre à jour ses connaissances, notamment par le biais de trois ateliers pratiques respectivement consacrés à la méthode McKenzie (animé par Jean-Philippe Deneuville), à la mise en application de la thérapie manuelle rachidienne dans la scoliose idiopathique (Violette Bruyneel) et l’échoscopie, elles ont également permis de belles découvertes. “J’ai été emballée par la présentation de l’échographie, qui m’a permis de découvrir à la fois l’outil et ce qu’il permet de faire. À tel point que cela m’a donné envie de me former”, affirme Martine Samé, kinésithérapeute et philosophe, qui a clôturé le congrès en abordant les mobilisations rachidiennes d’un point de vue philosophique. Un enthousiasme partagé par les participants à cet atelier découverte qui se déroulait sous la houlette de Christophe Delatre et Alexandre Rambaud.
Changement de look
L’INK était également présent sur le stand de la Maison des Kinés, situé au cœur du salon, qui arborait pour l’occasion, en avant-première, sa nouvelle identité visuelle (voir aussi p. 27). Aux masseurs-kinésithérapeutes qui l’ont sollicitée, l’équipe de l’INK a apporté des précisions sur les multiples formations proposées, sur les différentes formes de prise en charge financière mais aussi sur le DPC, sa récente réforme et ce qu’elle allait changer pour eux.
À proximité, les équipes de l’Agakam et d’Océvia, structure dédiée à la tenue complète de votre comptabilité, ont également été bien sollicitées. Elles ont dispensé conseils juridiques et comptables aux visiteurs, en particulier aux jeunes professionnels et futurs diplômés.
Les questions étaient également nombreuses du côté de Kinésithérapie scientifique et Kiné actualité, surtout de la part des étudiants, qui s’interrogent en particulier sur l’intérêt de lire la presse professionnelle. Ces trois jours ont également été l’occasion de rencontrer de nombreux lecteurs et d’échanger avec eux sur l’actualité, la façon dont elle est traitée dans nos colonnes et les éventuelles améliorations ou changements qu’ils souhaiteraient. Dans la perspective d’une nouvelle formule qui sera lancée en septembre 2017, un grand nombre de visiteurs (abonnés ou non) ont d’ailleurs accepté de remplir un questionnaire pour donner leur avis et leurs envies [1].
La conférence de la FFMKR. |
Des fiches pratiques très appréciées
La FFMKR était également sur le pont, avec de nombreux élus présents pour répondre aux sollicitations des visiteurs (adhérents ou non). Dans cette perspective, ont été mises à leur disposition quinze fiches pratiques [2], qui ont remporté un franc succès. “Elles sont conçues pour répondre à des questions récurrentes qui nous sont posées sur des sujets importants pour le professionnel et/ou la profession”, explique Laurène Ployart, déléguée générale de la Fédération. Parmi les thématiques proposées : l’accessibilité des cabinets pour les personnes handicapées, la démarche qualité, la démographie, la prescription de dispositifs médicaux, la déréglementation européenne, la Carpimko, le bilan diagnostic kinésithérapique (BDK) ou encore les différences entre Ordre et syndicats. “C’est cette fiche qui suscite le plus d’intérêt, preuve que ce n’est pas encore clair pour beaucoup de masseurs-kinésithérapeutes”, constate Laurène Ployart, pour qui l’une des différences majeures tient au fait que seuls les syndicats sont habilités à négocier avec l’assurance maladie.
SUR NOTRE STANDUn pas en avant pour les "kinési-préventeurs" |
La FFMKR sonde les kinésithérapeutes
Un sujet particulièrement d’actualité puisqu’un nouveau cycle de négociations conventionnelles doit s’ouvrir mi-décembre, dans une ambiance tendue (lire p. 12). C’est pourquoi la FFMKR a proposé une conférence sur le sujet, le samedi matin, “notamment pour sonder l’assistance sur ce qu’elle souhaiterait que nous négociions”, explique Jean-Michel Dalla-Torre, secrétaire général en charge de la vie conventionnelle.
Pendant une heure, devant un parterre comprenant de nombreux étudiants, il s’est efforcé, avec Daniel Paguessorhaye, président de la FFMKR, d’expliquer ce qu’il était envisageable d’espérer et quelles seront les clés des discussions. “Évidemment, ce qui intéresse en premier lieu les professionnels, c’est l’aspect financier”, affirme Jean-Michel Dalla-Torre, qui a interrogé la salle sur ce qu’il convenait de faire, après avoir insisté sur le fait que la marge de manœuvre serait sans doute étroite, au vu des sommes déjà dépensées pour les médecins : “Faut-il ne négocier que du tarif, avec une augmentation de la lettre clé, ou également une augmentation nomenclaturaire, peut-être moins visible mais qui va perdurer ?”
La question de la régulation démographique et des conditions d’installation des masseurs-kinésithérapeutes a également été abordée. “De toute évidence, le zonage est inadapté et le découpage des grandes villes ou par bassins de vie ne colle pas à la réalité du terrain.” Il a aussi été question de la refonte de la nomenclature, devenue obsolète. L’assurance maladie la voudrait “plus descriptive” mais “nous y sommes opposés, notamment parce que cela accroîtrait une nouvelle fois le temps de gestion administrative des cabinets”, a tranché Daniel Paguessorhaye.
[1] Il est toujours possible de répondre à notre enquête de lectorat via la page Facebook du journal.
[2] Elles sont également disponibles sur www.ffmkr.org, dans votre espace adhérent.
© Faust Favart/Rééduca
© Sophie Conrard/Kiné actualité