Se réaliser, se dépasser, s'enrichir
Christophe Dauzac
Kinésithér Scient 2016,0580:01 - 10/10/2016
L’été a permis à tous les français de s’enrichir. Chacun peut trouver une part de soi dans les 70 médailles décrochées aux Jeux olympiques et paralympiques par « nos » athlètes. Symboles d’effort, de performance, d’excellence corporelle, ces récompenses universelles valorisent les exploits que le corps peut accomplir, même s’il est différent. Se dépasser éloigne la comparaison.
À l’impossible nous sommes tenus ! nous disent les athlètes. Les handicaps peuvent, en quelque sorte, être surmontés. Relever un défi, bien connaître son adversaire, vouloir être meilleur que lui appelle au dépassement de soi.
« Le corps est une grande raison », disait Nietzsche, qui qualifiait l’esprit de petit instrument et de jouet du précédent. L’homme a conscience d’une part que son corps physique est fragile et d’autre part que c’est son patrimoine, alors il l’entretient. Mais le culte du bon état de santé qui fait courir sur un tapis roulant ou ramer sur place épanouit-il l’esprit ? Sans doute s’il s’agit de lutter contre la sédentarité ; certainement pas pour terrasser le vieillissement. Ne nous trompons pas d’adversaire.
La rivalité se déplace face à la maladie, à ses conséquences ou au handicap. La rééducation devient le terrain d’entraînement... Le corps idéal reste le modèle ; le côté opposé sert de norme ; le retour aux activités antérieures devient la cible. Le kinésithérapeute n’est pas un coach comme les autres, il fait le traitement. Il n’instille pas au patient « vous devez être ». Il l’aide à façonner sa norme pour qu’elle devienne sa nouvelle vérité.
Accompagnement sur mesure, la kinésithérapie apporte ce dont le patient a besoin : la souplesse qui manque, la force qui fait défaut, la répétition nécessaire d’un geste encore imprécis. D’une certaine manière, elle aide le patient à se dépasser à chaque séance de rééducation.
Nos patients sont des athlètes au quotidien. Aidons-les à relever leurs défis !