Journées de l'INK :
Succès pour l'atelier «échoscopie»
Alexandra PICARD
Kiné actualité n° 1460 - 06/10/2016
Voici “une voie d’avenir pour la kinésithérapie. Il ne faut pas la laisser passer !”, s’enthousiasmait Dominique Bourgeois-Devaud, kinésithérapeute dans le Val-de-Marne, à l’issue de l’atelier. Un engouement partagé par tous les confrères présents. Hélène Colangeli-Hagège confie avoir été “émerveillée de la précision de ces appareils. Découvrir le squelette conjonctif du deltoïde, percevoir des épanchements, c’est pour moi une vraie révolution”. Un bouleversement dans la pratique qui implique un certain investissement intellectuel.
C’est pour cette raison que Christophe Delatre a donné la part belle à la pratique : “Le kinésithérapeute qui veut faire de l’échoscopie doit s’y atteler quotidiennement. Sans cela, la technique s’évapore.” Après un bref rappel juridique [3], il est entré dans le vif du sujet. Les connaissances en anatomie, en biomécanique et en physiopathologie sont essentielles, mais pas suffisantes. Il faut aussi savoir transposer sa technique palpatoire sur l’image, “savoir tenir une sonde, lire une image”. C’est “le prolongement de notre main”, défend Christophe Delatre, “à condition d’avoir l’œil exercé, ou vous risquez de déceler une pathologie là où il n’y a rien”.
Convaincus par les échanges qu’ils ont eu avec le formateur, trois participants se sont d’ores et déjà inscrits à la formation qu’il dispensera à l’INK les 4 et 5 novembre.
Le prix d’achat est un faux problème
Christophe Delatre a profité de cet atelier pour lever certains freins. “Des confrères craignent la réaction des médecins. Mais l’Ordre nous a donné le feu vert pour cette pratique ! Cela nous donne la possibilité d’échanger et de travailler en équipe avec les médecins. Alors n’hésitez pas à le faire.” Pratiquer l’échoscopie, “c’est choisir de faire du bon travail. Un investissement sur le long terme”.
L’absence de rentabilité à court terme en effraie certains. Dominique Bourgeois-Devaud a profité de la présence des représentants des trois principaux fabricants du marché pour évoquer avec eux “la possibilité d’un leasing, une alternative qui conviendrait à son cabinet de groupe”. Pour Christophe Delatre, “l’acte d’achat doit être mûri. J‘ai incité les participants à aller voir tous les fabricants afin de prendre connaissance des forces et faiblesses de chaque appareil. Car ce n’est pas le prix qui importe, mais la qualité de l’image. Et cela passe par un bon réglage de l’appareil, propre à chaque kinésithérapeute” [4].
Ses conseils ont fait écho aux objectifs de soins des kinésithérapeutes présents ce jour-là. Hélène Colangeli-Hagège, “spécialisée” en rééducation périnéale, est convaincue que l’échoscopie lui serait très utile en post-partum : “Face à des rétentions de vessie, cela me permettrait de visualiser s’il y a des résidus ou pas, et de mieux orienter mes soins.”
[1] Lire Ka n°1456 p. 38.
[2] Formateur et enseignant à l’IFMK de l’université catholique de Lille.
[3] Par un avis du 27 mars 2015, le conseil national de l’Ordre autorise l’utilisation de l’échoscopie par les kinésithérapeutes.
[4] Lire aussi p. 25.
© D.R.