Disparition d'Alain Vessillier :
Ses confrères lui rendent hommage
Alexandra PICARD
Kiné actualité n° 1457 - 15/09/2016
“Enchaîner les nuits blanches pour refaire le monde et défendre le métier ne dérangeait nullement ce travailleur infatigable”, se remémore Philippe Levannier, confrère proche d’Alain Vessillier. Après avoir obtenu son diplôme à l’Efom en 1965, il s’est rapidement investi dans le syndicalisme, partant du principe que défendre une cause collectivement aurait plus de poids pour chacun de ses confrères. Un attachement syndical qu’il partageait avec tous. Alors étudiant, Philippe Levannier était allé le voir à son cabinet pour qu’il lui “explique la profession”, car “à cette époque, les stages en libéral étaient inexistants.
Il m’a très vite initié au syndicalisme”.
Cet investissement de chaque instant était dénué de toute ambition personnelle. Comme en attestent tous ceux qui le connaissaient, ce n’était pas un homme qui cherchait “le titre”. Ce qui comptait à ses yeux, c’était de défendre au mieux les intérêts de tous, dans une action commune. “Il aimait le travail en équipe. La convivialité, c’est ce qu’il attendait en retour de son engagement, rien de plus”, explique Bernard Gautier (93), qui le connaissait très bien.
Un courageux iconoclaste
Engagé au sein d’un collectif, il n’était pas pour autant un mouton de Panurge : “Ouvert et libre d’esprit, il n’hésitait pas à affirmer ses idées, même si celles-ci ne s’inscrivaient pas dans la ligne fédérale”, raconte Bernard Gautier. Cette indépendance d’esprit et cette droiture lui valurent l’estime de tous ceux qui ont travaillé ou milité avec lui.
Un caractère trempé qu’on appelait fréquemment à prendre des responsabilités. Après avoir été président du syndicat FFMKR du Val-de-Marne, il a participé activement à la création du conseil départemental de l’Ordre en 2006.
“Amoureux de sa profession”, il était aussi attentif et soucieux des autres, “des qualités qui l’ont amené naturellement à s’investir dans la défense du praticien, puis dans la promotion de la profession”.
L’humain au cœur de ses préoccupations
Il organisait par exemple des séminaires dans son département, dans le but d’améliorer la technicité et les connaissances de ses confrères, mais aussi les siennes. Philippe Levannier se souvient qu’il avait réussi à faire venir Raymond Sohier. Il a par ailleurs beaucoup œuvré pour le développement de l’ostéopathie.
Aussi occupé fut-il, sa première préoccupation demeurait l’humain. Lorsqu’un confrère était confronté à des difficultés, il n’hésitait pas à monter au créneau pour l’aider. “Il était comme ça, humain avant tout, et c’est ce qui plaisait beaucoup autour de lui”, analyse Philippe Levannier, qui évoque également l’engagement humanitaire d’Alain Vessillier à travers l’association Kiné du Monde, dont il fut adhérent. Il soutenait en particulier des actions dans une léproserie à Jaipur, “ville d’Inde où il se rendait fréquemment pour aider les plus démunis”. Un homme profondément altruiste, en somme, qui va beaucoup manquer à ses confrères.
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