Soirées découverte organisées par la FFMKR :
L'échoscopie séduit
Alexandra PICARD
Kiné actualité n° 1456 - 08/09/2016
Une centaine de personnes à Lyon, salle comble à Paris et Avignon, entre autres, les soirées échoscopie de la FFMKR ont rencontré un franc succès en termes de fréquentation ! En retard par rapport aux pays anglo-saxons, la France se lance dans l’échoscopie au cabinet du kinésithérapeute. Une pratique officiellement acceptée par le Conseil national de l’Ordre, qui a rendu un avis favorable le 27 mars 2015.
Aujourd’hui, lorsqu’un kinésithérapeute effectue son bilan, il met en évidence les déficiences et les déficits du patient. À l’établissement du bilan comme au fil du traitement, l’échoscopie trouve toute sa place, comme prolongement naturel de l’examen clinique manuel. Ce dont est tout à fait convaincu Christophe Delatre, formateur et enseignant à l’IFMK de l’université catholique de Lille. Ce précurseur en la matière considère l’échoscopie comme “fondamentale pour réaliser un bilan diagnostic kinésithérapique précis : c’est une sécurité dans la pratique et ça rassure le patient. Elle permet de suivre une pathologie de A à Z. En accomplissant ce travail de qualité, on s’assure une patientèle fidèle et une confiance accrue des médecins”.
Pour bien pratiquer, il faut être bien formé
Il tente de transmettre à ses confrères son intérêt pour cette pratique novatrice en enchaînant les formations. Pour commencer, “il est essentiel de pratiquer quotidiennement”. Affirmant que “cet outil est pour tous”, il est persuadé que l’échoscopie va connaître “un véritable essor dans les années à venir”. La preuve : “Un DU d’échographie est en train d’être mis en place à l’université catholique de Lille.” Pour la profession, il est donc important de prendre le train en marche.
Sa présentation lors d’une soirée à la Maison des Kinés, à Paris, a été suivie avec enthousiasme. Julien Bendavid et Jean-Christophe Pham van ont découvert avec intérêt “la façon dont fonctionne l’appareil pour discerner ce qui est pathologique de ce qui ne l’est pas”. Il trouve toute son utilité en traumatologie pour “un tendon douloureux ou une épaule opérée”, cite pour exemple Jean-Christophe Pham van.
Cette nouvelle technique fait en tout cas évoluer la profession et concourt à améliorer les traitements. “Disposer d’une image permet d’objectiver les progrès d’un traitement long”, explique Christophe Delatre, “et de suivre l’évolution d’un traumatisme, quel qu’il soit” ajoute Vincent Bernard, qui a organisé la soirée découverte à Avignon. L’échoscopie permet en outre de proposer une imagerie dynamique, riche d’informations.
Certains y voient tout de même un bémol : le prix (10 000 à 15 000 € environ). “L’achat reste conséquent pour un kinésithérapeute travaillant seul”, analyse Ludwig Serre, à l’initiative de la soirée parisienne. Pour Yann Chapotton, qui a organisé la soirée à Lyon, “il est fort probable que cette pratique ait du mal à s’imposer avec de tels prix”. “Sauf si certains aménagements sont envisagés”, suggère Ludwig Serre, et “que la technique puisse être employée pour certaines pathologies, avec des cotations particulières”. Car à l’heure actuelle, “il y a zéro retour sur investissement puisque nous ne pouvons pas encore valoriser l’achat dans le prix de nos consultations”, déplore Jean-Christophe Pham van.
Malgré cela, certains déclarent qu’ils n’hésiteront pas à venir découvrir les appareils d’échoscopie au salon Rééduca et à s’inscrire à des formations plus poussées (dès mars 2017 à l’INK).
© Jean-Pierre Gruest/Kiné actualité