Dix ans, un colloque et une campagne de presse
Sophie Conrard
A l'occasion de son dixième anniversaire et des 70 ans du diplôme d'Etat de masso-kinésithérapie, que nous avons fêtés le 30 avril dernier, l'Ordre organise à la rentrée un colloque sur les rapports entre kinésithérapie et nouvelles technologies, et lance une grande campagne de communication sur le rôle du masseur-kinésithérapeute auprès de ses patients sportifs.
L'Ordre lance une campagne de communication intitulée "Mon kiné, partenaire santé de ma performance et de ma pratique sportive", qui a été présentée lors d'une conférence de presse le 7 juillet. Dans un contexte de montée en puissance des enseignants en APA, jusque dans des lieux où ils ne devraient pas intervenir (hôpitaux, centres de rééducation...), espérons qu'elle attirera la lumière sur la profession et contribuera à lui rendre la place qui lui revient.
Pascale Mathieu, présidente du CNOMK, a en particulier évoqué la prescription d'activités physiques aux patients chroniques, rappelant qu'il n'est "pas possible de recommander simplement à un patient de faire du sport : a-t-il eu l'habitude d'en faire ? quel type de sport lui conseiller ? à quelle fréquence ? quel est son état de santé ? à quoi faudra-t-il être attentif ? Le risque, s'il s'adresse à n'importe quel coach, c'est de dégrader son état de santé au lieu de l'améliorer." Elle a également insisté sur "la difficulté d'appréhender les polypathologies pour quelqu'un qui n'est pas professionnel de santé".
Ethique et nouvelles technologies
L'Ordre organise, le 8 septembre prochain à Paris, un colloque sur le thème "Kinésithérapie et nouvelles technologies : quelle place pour l'humain ?" [1]. Alors que la santé connectée monte en puissance, parfois de manière excessive ou effrayante aux yeux de certains professionnels, l'objectif de cette journée est de faire le tri et de mettre en lumière les dispositifs ou initiatives les plus pertinentes pour la profession. "Cela entraîne inévitablement des questions d'ordre éthique : où et comment les données récoltées sont-elles stockées ? qui y a accès ? Et surtout, les nouvelles technologies ne doivent pas se substituer au professionnel de santé", a insisté Pascale Mathieu, présidente du CNOMK, lors de cette conférence de presse. "Objets connectés, Skype, applications dédiées à l'auto-rééducation... Les nouvelles technologies peuvent aussi être un moyen de lutter contre la désertification médicale", a expliqué Jean-François Dumas, vice-président du CNOMK.
Un panel d'intervenants prestigieux ont été conviés : Luc Ferry, qui proposera un exposé intitulé "Quelle santé pour demain ?", différents députés et Marisol Touraine [2], Martin Hirsch, directeur général de l'AP-HP, et bien sûr des masseurs-kinésithérapeutes.
L'après-midi, on entrera dans le vif du sujet avec quatre start-up porteuses de projets susceptibles d'intéresser la profession : Alexis Mathieu, co-fondateur de Feet me et concepteur de semelles connectées ; Antoine Tesnière, directeur d'Ilumens et expert de la simulation en santé ; Antony Rouhban, créateur d'un tee-shirt connecté destiné à lutter contre la lombalgie ; et Guillaume Cavallari, co-fondateur de Périfit, une sonde périnéale reliée à une application smartphone.
Pascale Mathieu, présidente du CNOMK, clôturera la journée en évoquant les nouveaux défis auxquels est confrontée l'institution qui fête cette année ses dix ans.
[1] Un sujet qui plaira aux jeunes interrogés dans le dossier du Ka n°1455 du 15 juillet !
[2] Présence à confirmer.