Congrès annuel de la FFMKR :
Le temps des débats
Jean-Pierre Gruest
Kiné actualité n° 1449 - 02/06/2016
C’est au Quartz, le centre des congrès de Brest, que sont attendus le 17 juin les représentants des syndicats départementaux adhérents à la FFMKR. L’occasion de traiter les problématiques budgétaires, la trésorerie, les quotes-parts et tarifs des adhésions, mais aussi de faire le point sur l’actualité de la profession et se positionner quant à la ligne politique à suivre sur un certain nombre de dossiers majeurs pour son avenir.
Cette année, la vie conventionnelle constituera un sujet de poids à Brest. “Celle-ci est un peu en stand-by depuis le début des négociations de l’assurance maladie avec les syndicats de médecins mais nous espérons pouvoir les commencer le plus tôt possible, vraisemblablement au second semestre”, précise Daniel Paguessorhaye, président de la FFMKR. Dans cette perspective, un groupe de travail sur la démographie sera mis en place, la Cnamts ayant conditionné ces négociations à la réouverture du débat sur d’éventuelles mesures de régulation démographique depuis l’abrogation par le Conseil d’État, en 2014, du dispositif coercitif mis en place par l’avenant 3 de la convention.
“Le congrès de 2015 s’était positionné favorablement pour la reprise de ces négociations mais, avant l’article 72 du PLFSS 2016, il manquait un support législatif pour prendre de telles mesures”, rappelle Daniel Paguessorhaye. D’ici le 17 juin, deux réunions sur le sujet auront été organisées avec l’assurance maladie, le 31 mai et le 14 juin, “ce qui nous permettra d’en faire la synthèse”, explique le président de la FFMKR, qui attend donc que les congressistes se positionnent pour ces négociations. “ll importe de savoir ce qu’ils veulent, et surtout ce qu’ils ne veulent pas”, insiste Sébastien Guérard, premier secrétaire général de la FFMKR, pour qui “il s’agit de déterminer comment mettre en place le meilleur dispositif de régulation démographique possible”.
Accès partiel et encadrement de l’Apa au programme
L’éventuelle évolution des modes de rémunération, à l’image des rémunérations sur objectifs de santé publique (ROSP) actuellement proposées aux médecins, la réforme du décret d’actes et d’exercice et celle de l’organisation du DPC, avec la création prochaine de l’Agence nationale du DPC [1], seront aussi à l’ordre du jour.
Autre dossier d’importance : le projet d’ordonnance visant à transposer en droit français une directive européenne portant sur la reconnaissance des qualifications professionnelles. Pour Daniel Paguessorhaye, “il est nécessaire de bien expliquer le danger de ce texte qui prévoit l’accès partiel à la profession de masseur-kinésithérapeute”. Si cette ordonnance est adoptée dans sa version actuelle, un ressortissant étranger de la communauté européenne pourra demander à venir exercer en France son activité professionnelle, qui pourrait être assimilée à une partie de la masso-kinésithérapie. On verrait ainsi l’arrivée de praticiens qui ne seront habilités qu’au massage ou à la balnéothérapie, “ce qui, à terme, saucissonnerait notre profession”, explique le président de la FFMKR qui s’insurge de “la mise en place d’une telle politique de nivellement par le bas”.
“Cela conforte l’idée que tout ce qui est low cost est aujourd’hui privilégié au détriment de la qualité et de la sécurité des soins, à l’image de la possibilité donnée par la loi de santé aux éducateurs en activité physique adaptée (Apa) de prendre en charge des patients en ALD”, souligne Daniel Paguessorhaye. Un sujet qui sera également abordé, alors que le rapport ministériel portant sur les travaux de la commission sur l’activité physique adaptée [2], à laquelle la FFMKR a participé depuis le début, est attendu prochainement.
[1] Lire p. 8-10.
[2] Lire Ka n°1433 p. 10.
© D.R.