Les valeurs du collectif
Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1435 - 18/02/2016
J’ai déjà vanté ici les mérites des échanges et des collaborations interdisciplinaires autour du patient. Dans l’intérêt de ce dernier, d’abord, mais aussi pour la plus grande satisfaction des praticiens qui s’impliquent. En interrogeant l’un de vos confrères pour un article sur une coopération ville/hôpital très efficace à Nîmes (p. 14-15) autour de patients souffrant de lombalgie chronique, j’ai été séduite par son enthousiasme et sa passion pour son métier, son humilité et sa capacité à questionner chaque jour ses pratiques pour les améliorer, son plaisir à travailler en lien permanent avec des confrères, mais aussi des chirurgiens, des préparateurs physiques, des enseignants en APA, etc.
Ne vous étranglez pas ! Les problèmes surviennent quand on mélange les genres. Là, je trouve ça formidable car les rôles de chacun sont bien définis. Ce confrère ne vit pas aux crochets de la Sécu ni ne “vole” ses patients, il cherche à tirer le meilleur de son plateau technique et prend beaucoup de plaisir à travailler ainsi. Au final, ce mode de fonctionnement (qu’il a mis des années à peaufiner) se révèle diablement efficace.
N’ayant plus entendu parler du Clesi (cette école privée ouverte à Toulon et Béziers pour dispenser, entre autres, des formations en santé) depuis longtemps, nous avons pris contact avec les organisations dentaires qui mènent le combat judiciaire depuis le début. Nous n’avons pas été déçus (lire p. 13). En France, la liberté d’enseignement est totale. Soit, c’est la loi. Mais quand c’est aux dépens de jeunes qui perdent des dizaines de milliers d’euros (9 975 € par an pour la filière physiothérapie) et plusieurs années de leur vie, il me semble que les pouvoirs publics seraient bien avisés d’y mettre un terme.
© D.R.