En toute honnêteté, on ne sent pas la différence entre - 110°C et - 120°C. Manière subtile de vous dire que pour préparer ce numéro spécial cryothérapie, j’ai eu le privilège de tester deux chambres de cryothérapie corps entier : celle conçue par Zimmer à l’Insep et celle d’Air Products à l’Académie Justine Hénin, près de Bruxelles.

Au-delà du plaisir de tester une technique un peu étrange et pas encore très répandue, j’ai découvert que ce n’était pas si pénible que ça. La dernière minute est un peu longue, mais les sensations ne sont pas aussi “extrêmes” que la température ambiante pourrait le laisser croire. La sensation de chaleur à la sortie est tellement agréable que le seul fait d’y penser (en tout cas la deuxième fois) m’a aidée à tenir le coup. Et il n’était pas question que je m’avoue vaincue avant les trois athlètes bodybuildés qui m’accompagnaient dans la chambre ce jour-là !

Les bienfaits de la cryothérapie locale et ses différentes applications en kinésithérapie, en récupération, en sport sont connus depuis des lustres, aussi nous n’en parlons pas beaucoup dans ce numéro. Nous avons choisi d’aborder surtout le développement de la cryothérapie corps entier. La France a longtemps été plus timide que ses voisines (Allemagne, Pologne, Finlande, Autriche…) mais je crois qu’elle a amorcé le virage. Bien entendu, il n’est pas question d’installer ce genre d’équipement dans tous les cabinets, ne serait-ce qu’en raison de son coût. Mais vous verrez certains de vos confrères, qui n’ont pourtant pas les mêmes moyens qu’un club de foot de L1 ou que la Fédération française de rugby, n’hésitent pas à investir (lire p. 18-19).

Ce n’est pas un gadget. Pour certains patients chroniques qui vivent la douleur chevillée au corps, la cryothérapie corps entier ouvre des perspectives particulièrement intéressantes. Une cure de quelques séances peut leur permettre de mieux dormir et mieux vivre : marcher sans aide et sans douleur, reprendre une activité physique adaptée… Vivement que la Sécu rembourse les séances !

© D.R.