Élections aux URPS : au cœur du dépouillement, à l'ARS d'Île-de-France
Jean-Pierre Gruest
Ils étaient une quarantaine mobilisés pour procéder au dépouillement des bulletins de vote, le 11 décembre, dans les locaux de l'ARS d'Île-de-France. Après avoir vérifié les listes d'émargement et réparti les enveloppes dans les urnes correspondant à chacun des huit départements franciliens, les choses sérieuses ont commencé à 13h30, sous le regard du président sortant, Philippe Cochard (FFMKR), déçu par le taux de participation de 21,51 %, en baisse par rapport à 2010 (22,7 %) : "L'URPS et les différents syndicats ont pourtant fourni les efforts nécessaires pour mobiliser les kinésithérapeutes, qui n'ont visiblement pas bien compris les enjeux de ces élections. Sans doute l'ARS nous considérerait-elle un peu mieux si elle nous voyait plus impliqués !"
Pendant plus de deux heures, les 2 036 bulletins ont été dépouillés autour de six tables, réunissant chacune un représentant de chaque syndicat plus un de l'ARS. La liste portée par la FFMKR réussirait-elle à réitérer son score de 2010, où elle avait obtenu 55,72 % des suffrages et quatorze sièges ? Très vite, à entendre les uns et les autres annoncer à haute voix "Alizé", "Union" ou "FFMKR", il est devenu clair que le scrutin serait serré. À l'image des premiers résultats, obtenus dans l'Essonne, plaçant les trois syndicats au coude-à-coude avec 59 voix pour Alizé, 58 pour la Fédération et 57 pour l'Union. "Ça sent le vote contestataire", commentait Philippe Cochard.
"Encore du pain sur la planche"
"On enregistre pas mal de votes nuls du fait d'électeurs ayant glissé la profession de foi en lieu et place du bulletin de vote, ou ayant oublié de signer l'enveloppe", déplorait Bernard Gautier (FFMKR) en pointant minutieusement chaque voix sous forme de bâton.
Petit à petit, chaque département a rendu son verdict, provoquant sourires et grimaces selon les camps. Alors que certains additionnaient les votes obtenus pour se faire une idée du prochain "visage" de l'URPS ou commençaient à passer des coups de téléphone, d'autres se sont attroupés autour de la dernière table de dépouillement, dans l'attente du résultat des Yvelines. Bilan : 118 voix pour l'UNSMKL, 83 pour la FFMKR et 47 pour Alizé. Un tiercé similaire au résultat final, qui attribue 10 sièges à l'Union, 9 à la FFMKR et 5 à Alizé. "Je suis forcément un peu déçu", explique Jean-Christophe Phan-Van, 2e sur la liste FFMKR, "surpris du bon score d'Alizé et du petit nombre de confrères ayant voté. Cela prouve qu'on a encore du pain sur la planche".
©Jean-Pierre Gruest/Kiné actualité