Prenez de l'envergure
Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1424 - 19/11/2015
Ça vous arrive souvent de faire des choses qui n’ont rien à voir avec votre cœur de métier ? Ce sera sans doute de plus en plus fréquent. Le système sanitaire évolue progressivement, de même que les modes de prise en charge du patient. C’est ainsi que vous serez peut-être [1] amenés, bientôt, à prescrire à l’un de vos patients un substitut nicotinique. À première vue, on pourrait croire que vous n’y connaissez pas grand-chose, sauf si vous avez une pratique assez poussée en kinésithérapie respiratoire…
Sans doute avez-vous déjà évoqué le sujet avec lui, de manière informelle : vous le connaissez depuis longtemps, vous savez qu’il fume, vous avez déjà constaté qu’il arrivait parfois essoufflé au cabinet, qu’il avait souvent des maux de gorge… Pourquoi ne pas aller plus loin ? S’il est partant et s’il a confiance en vous, si c’est à vous qu’il a décidé de parler de son souhait d’arrêter de fumer, ce serait dommage de l’adresser une fois de plus à son médecin traitant, non ? Moyennant une mise à jour de vos connaissances en la matière, cela me semble tout à fait envisageable (lire aussi p. 9).
Autre évolution du système sanitaire : l’émergence de “pratiques avancées”. Le 7 novembre, près de 200 confrères se sont penché sur le sujet à Montpellier, lors d’une journée d’information et d’échanges organisée par les syndicats locaux et le distributeur de matériel Physiotherapie.com. Responsabilisation de la profession, élargissement de son champ d’intervention, évolution des pratiques, voilà ce dont il s’agit, au fond (lire aussi p. 12). Ça fait envie, non ?
[1] Les sénateurs, qui ont examiné le texte en septembre, ont ajouté les masseurs-kinésithérapeutes à la liste des professionnels de santé habilités à prescrire des substituts nicotiniques aux patients. Croisons les doigts pour que le paragraphe subsiste dans la version finale de la loi de Santé qui sera votée par l’Assemblée nationale.
© D.R.