Un pas en avant !
Christophe Dauzac
Kinésithér Scient 2014,0553:01 - 10/04/2014
La douleur, tout le monde veut la faire taire. Elle réclame des soins. Les professionnels s’en occupent. Le chirurgien répare. Nous soignons. Nous adaptons en fait notre geste technique aux évolutions des spécialités chirurgicales.
Le récent n° 100 de la Revue de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique passe en revue, sur 60 ans, les avancées chirurgicales françaises. De tout temps, suppléer le travail de la nature semble être une finalité.
En 1955, dans le rapport de la 30e réunion annuelle de la Société française d’orthopédie et de traumatologie, après dix ans d’expérience du procédé d’arthoplastie de la hanche qu’ils ont conçu, Guilleminet et Judet montraient que la résection-reconstruction de la hanche supprimait la douleur, et que le rétablissement de l’anatomie à l’aide d’une prothèse acrylique, à l’époque, était le gage d’une bonne fonction.
En 1981, l’étude menée par Aubriot et coll. précisait que le long usage d’une prothèse totale à charnière, dite « non physiologique », était gratifiable de 54 % de très bons et bons résultats ; corriger les déformations et instabilités importantes, sans se soucier des lésions ligamentaires, faisait faire un pas en avant au malade, en améliorant ou en supprimant sa douleur.
Un dernier exemple : en 1984, Cotrel et Dubousset décrivaient ingénieusement une nouvelle technique
d’ostéosynthèse rachidienne segmentaire postérieure, dont le principe permettait une bonne réduction des courbures scoliotiques ou cyphotiques et une fixation rigide, et supprimait toute contention externe ; les jeunes opérés entre 11 et 21 ans pouvaient alors reprendre des activités 1 mois et demi après...
N’oublions pas l’invention du clou Gamma.
Toutes ces avancées ont favorisé le lever du malade, la mise en charge et la marche précoces, et amélioré, bien sûr, le pronostic vital. Les retentissements ont été humains, sociaux et économiques.
60 ans après, les préocupations restent les mêmes. Le rétablissement d’un état de fonctionnement naturel ou normal s’obtient toujours avec la coopération du chirurgien et du kinésithérapeute. La chirurgie innove toujours, elle devient mini-invasive, assistée par l’ordinateur. La rééducation en est d’autant simplifiée et/ou elle devient plus précise. Plus fine.