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Les chiropracteurs voient leur champ de compétence élargi… à celui des kinésithérapeutes

Sophie Conrard
- 24 mai 2018

Le ministère de la Santé a entériné une évolution de la formation en chiropraxie qui scandalise les masseurs-kinésithérapeutes à plusieurs titres. D'abord, le cursus en chiropraxie se déroule sur 5 années universitaire et donne lieu à 300 ECTS, "alors qu'il ne s'agit pas d'une profession de santé, qu'il n'y a ni numerus clausus, ni sélection réelle des étudiants à l'entrée", ce qui "porte atteinte à la cohérence entre les niveaux d'études des différentes professions", regrette la FFMKR dans un communiqué. "Du coup, nous, masseurs-kinésithérapeutes, allons obtenir bientôt ces 300 ECTS, puisque nous sommes une profession de santé règlementée et conventionnée, avec une forte sélection universitaire ?", s'interroge Daniel Paguessorhaye, son président.

Par ailleurs, les chiropracteurs voient leurs compétences considérablement étendues à un domaine qui était jusque-là propre aux masseurs-kinésithérapeutes. Voici un extrait de la définition du métier donnée dans l'arrêté : "Le chiropracteur effectue un diagnostic d’opportunité et positif, prévient et prend en charge les troubles neuro-musculo-squelettiques de l’appareil locomoteur du corps humain ainsi que leurs conséquences. Les praticiens justifiant d’un titre de chiropracteur sont autorisés à pratiquer des actes de manipulation et mobilisation manuelles, instrumentales ou assistées mécaniquement, directes et indirectes, avec ou sans vecteur de force, ayant pour seul but de prévenir ou de remédier à des troubles de l’appareil locomoteur du corps humain et de leurs conséquences, en particulier au niveau du rachis à l’exclusion des pathologies organiques qui nécessitent une intervention thérapeutique, médicale, chirurgicale, médicamenteuse ou par agents physiques. Ces actes de manipulation et mobilisation sont neuro-musculo-squelettiques, exclusivement externes. Ils peuvent être complétés par des conseils ou des techniques non invasives, conservatrices et non médicamenteuses à visée antalgique."

Dans l'esprit des patients, voilà qui va augmenter "la confusion entre les 2 métiers", souligne l'Ordre. "Leur offrir sur un plateau des pans entiers de notre champ de compétences répond peut-être à d’obscurs desseins, mais sûrement pas à une volonté d’amélioration de la prise en charge de la santé des Français dans des conditions de qualité et de sécurité adéquates", confirme Daniel Paguessorhaye.

Dans cette affaire, les kinésithérapeutes sont outrés de n'avoir même pas été consultés en amont alors que ces évolutions vont impacter significativement leur activité. "Habituellement, dans un souci d’échanges et de concertation, la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) invite les acteurs concernés afin de discuter de la cohérence de l’évolution d’une profession par rapport aux autres. Pas cette fois. Pourquoi ?", s'interroge Daniel Paguessorhaye.

La présidente de l'Ordre a été reçue le 22 mai au cabinet de la ministre de la Santé, par Jacques-Olivier Dauberton, conseiller chargé de la sécurité sanitaire, pour faire entendre la voix de la profession sur ce dossier. Le 23, toutes les organisations professionnelles (syndicats, Ordre, représentants des étudiants et des salariés, Collège de la masso-kinésithérapie…) se sont réunies au siège de l'Ordre pour évoquer (entre autres) ce problème. Une pétition en ligne circule pour appeler le ministère à faire machine arrière. La profession n'a pas l'intention d'en rester là.

Plus d'infos sur ce dossier dans le Ka n°1523 à paraître le 7 juin !

© filistimlyanin/Istock/Getty Images Plus

Commentaires :

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MICHEL abonné n° 7167 à écrit :(84)
Une fois de plus les kiné sont maltraités vilipendés pillés! Et que font nos soucieux syndicalistes : ils se chamaillent pour assurer leur dominance "la force contre l' union".
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