Pathologies veino-lymphatiques :
Une journée pour faire le point
Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1514 - 24/01/2018
L’Association française des masseurs-kinésithérapeutes pour la recherche et le traitement des atteintes lympho-veineuses (AKTL) co-organise avec l’INK, le 10 mars à Grenoble, une journée de congrès sur le thème “Veines et lymphatiques”. Une quinzaine d’exposés sont prévus au programme, sur des thèmes très variés.
Avec environ 500 adhérents, l’AKTL est
la plus grosse association de masseurs-kinésithérapeutes.
Le lieu du congrès n’a pas été choisi au hasard : “L’équipe du CHU de Grenoble est depuis 30 ans le fer de lance de la recherche en la matière, avec des personnes comme les Pr Alain Franco ou Patrick Carpentier”, explique le président de l’AKTL, Jean-Claude Ferrandez. Aussi trouvera-t-on plusieurs professionnels de cet établissement parmi les intervenants, à commencer par le DR Christophe Seinturier, spécialiste de la microcirculation, qui présentera une communication sur “les déséquilibres qui peuvent apparaître et les différents types d’œdèmes qui en découlent, qu’on traite aujourd’hui avec les techniques de DLM et de bandages”.
Des découvertes récentes
Certaines communications porteront sur des sujets peu familiers aux masseurs-kinésithérapeutes. “Le DR Boccara fera un exposé sur les malformations veineuses, qui peuvent être congénitales ou dégénératives”, cite pour exemple Jean-Claude Ferrandez. Ces malformations entraînent des œdèmes dans le traitement desquels la kinésithérapie joue un rôle important.
Autre sujet novateur : les relations entre apnée du sommeil et troubles circulatoires. Ce sera l’objet d’une communication de Jean-Christian Borel (CHU de Grenoble) qui a mené des travaux sur le sujet “et s’est en particulier demandé si le traitement des œdèmes des jambes pouvait contribuer à diminuer les apnées du sommeil”, détaille le président de l’AKTL. “On a l’habitude de dire qu’il faut apprendre aux gens à bien respirer pour une bonne vidange des membres inférieurs, mais c’est plus subtil que ça : faut-il insister sur l’inspiration ou l’expiration ? Beaucoup de mythes persistent autour de la respiration… y compris en IFMK.” Serge Theys (Belgique) apportera des observations des effets de la respiration sur le retour veineux à l’aide du doppler.
Faire tomber certaines idées reçues
Il y a également des idées reçues sur les effets du chaud et du froid sur la circulation, sur lesquelles reviendra le kinésithérapeute Pierre-Henri Ganchou. “On dit que le froid diminue l’œdème et que le chaud l’augmente, mais des articles ont montré des résultats différents. Là encore, il faut s’adapter à chaque patiente et ne pas se contenter de leur dire Ne prenez pas de bains chauds, c’est mauvais pour vous !”, insiste Jean-Claude Ferrandez.
À noter qu’il y aura des stands sur les autobandages, et en particulier un manchon nocturne qu’on peut ôter dans la journée, ce qui le rend bien plus supportable pour les patientes. À propos d’observance du traitement, la kinésithérapeute Maria Torres Lacomba présentera les résultats d’une étude comparant les effets cliniques et la “supportabilité” de 4 types de bandages du membre supérieur.
Le DR Séverine Mutel, angiologue à Lyon, proposera une communication sur les chaussettes de compression qu’affectionnent certains sportifs : quelle est leur efficacité réelle ? Comment les choisir ? Faut-il les porter avant, pendant ou après l’effort ? “Elle-même court des marathons et a lu à peu près tout ce qui a été publié d’intéressant sur le sujet, aussi attendons-nous d’elle qu’elle fasse tomber les idées reçues et parle sans langue de bois”, précise Jean-Claude Ferrandez.
On retiendra aussi l’intervention sur les gymnastiques abdominales à faible pression : “Ça marche ou pas ? Nous aurons la réponse grâce à des observations écho-doppler.” Les maladies lympho-veineuses sont un domaine où la science et la kinésithérapie continuent à progresser : pour tenir ses connaissances à jour, il faut participer à ce genre de congrès !
En pratiqueLe 10 mars à Grenoble |