Le cercle de réflexion "La valeur en santé", créé en 2016 et composé d'une trentaine de membres (professionnels de santé, représentants des usagers, directeurs d'hôpitaux...) a publié hier avec un manifeste dans lequel il estime que "notre système de santé ne prend pas suffisamment en compte les résultats qui comptent pour le patient". En clair, il invite à améliorer la "gestion des parcours de santé qui, s'ils figurent aujourd'hui au rang des priorités des autorités, doivent être optimisés en améliorant le pilotage et la coordination", écrivent les auteurs.

Il faut "passer d'une logique de soins à une logique de santé", a déclaré Martine Aoustin, ancienne directrice de l'ARS Languedoc-Roussillon et membre de ce think tank. Ce qui signifie? "Prendre en compte le temps long dans la réponse apportée au patient. Adopter une perspective de long terme, pour lui permettre d'accomplir son projet de vie." Un exemple? Le programme suédois Orthochoice, qui se caractérise par un paiement forfaitaire couvrant l'intégralité du parcours lié à l'intervention dans les poses de PTG et PTH. Ce programme a permis "des gains de productivité de 16% dans les établissements concernés, liés à une augmentation du nombre de patients opérés par équipe et par jour, et une réduction de la durée des séjours". Voilà qui est clair.

L'analyse des parcours de soins fait l'objet de recherches à l'IHU de Strasbourg, dans le domaine des pathologies du foie et du pancréas. "Nous avons analysé les différentes étapes du parcours patient et constaté qu'il pouvait être très différent d'un patient à l'autre, et pas toujours rationnel", a expliqué le Pr Patrick Pessaux, responsable de l'unité hépatobiliaire et pancréatique des HUS de Strasbourg, également memebre du think tank. Son service a donc mis en place un dispositif de diagnostic qui "permet de réduire le délai entre le diagnostic et le geste chirurgical" et d'organiser en amont l'hospitalisation du patient.

(avec APM)

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